Celles qui me suivent sur Twitter (parenthèse – je suis trop contente que la blogo PMA soit sur Twitter, plus besoin d’écrire un article pour dire des conneries 🙂 ) le savent déjà mais j’ai pondu dans la nuit de lundi à mardi, encore cet incroyable effet vêlage de l’amour est dans le pré. Bon sauf que Starsky est officiellement née le mardi…
Comme toute MILK qui se respecte voici le récit palpitant et détaillé de ma ponte à la 24H, une vêlage vaut bien un épisode de 24H.
Lundi 5h – Palais Royal
Première contractions, toutes les 10 minutes, tout ça est très supportable, j’applique à la lettre les cours de prépa, je souffle lentement, je suis joie-bonheur, il se passe enfin quelque chose et en plus c’est le jour du terme et j’ai un RDV dans quelques heures à Trousseau.
Lundi 8h – Palais Royal
Fin des contractions… Un peu déçue, on ne verra rien au monito.
Lundi 10h – Hôpital Trousseau
J’arrive à Trousseau et on m’oriente aux « explorations fonctionnelles », qui est en fait une usine à bébés clandestine cachée au sein de l’hôpital. Alignement de PB branchées sur monito, on se croirait dans Mad Max.
Sans surprise, le monito ne montre rien, mais j’ai le droit à un examen du col (dans une pièce séparée) et la sage femme m’explique qu’il est ouvert que d’un côté et que ce ne sera pas pour tout de suite, on prend RDV pour une nouvelle visite de l’usine le mercredi matin.
J’ai aussi droit à une nouvelle PDS rapport à mon anémie, les infirmières parient sur une ponte le soir même, l’homme sur mardi et moi sur mercredi.
Lundi 14h – Palais Royal
Nouvelles contractions mais toutes les demi-heures, rien de très intéressant, mais certaines sont bien douloureuses et ne passent pas au spasfon. Je souffle doucement comme on m’a dit au cours et sur les conseils des copines sur Twitter je prends un bain en fin de journée qui me fait le plus grand bien.
Lundi 19h – Picard surgelés
On va faire des courses chez Picard, les contraction s’intensifient en douleur et se rapprochent, mais il y a bien 15 minutes entre chaque donc pas de panique.
Lundi 20h – Palais Royal
Mes parents viennent diner à la maison, les contractions se rapprochent et s’intensifient en douleur, mais j’ai encore l’impression de « gérer ». Elles sont à 7 minutes d’intervalle maintenant.
Lundi 22h – Palais Royal
Ça fait maintenant plus de 3 heures que je contracte toutes les 7 minutes, je commence à bien douiller, la SF nous avait dit qu’il fallait attendre 2 heures de contractions toutes les 5 minutes avant d’aller à la mater, mais j’ai tellement mal que j’appelle Trousseau pour avoir leur avis. L’interne de garde me dit que je peux pas être en travail car si c’était le cas, je ne parlerais pas aussi distinctement et d’attendre encore 2h et de rappeler… Je raccroche super énervée, car ce qu’elle vient de dire me semble débile, entre chaque contraction, je suis une personne normale capable d’articuler, ça ne m’empêche pas de me retrouver à 4 pattes de douleur toutes les 7 minutes, ce qui est fort agréable et super classe…
Lundi 23h30 – Palais Royal
je ne tiens plus, je dis à l’homme de boucler la valise, on y va. Je ne suis peut-être pas en travail, mais faut qu’ils soulagent ma douleur, je resterai à 4 pattes dans la salle d’attente s’il le faut jusqu’à ce qu’ils me donnent un truc.
Lundi minuit – Hôpital Trousseau
On arrive à Trousseau, comme on avait fait la pré-admission, ça va vite, on nous installe dans une salle de d’examen « une sage-femme arrive ». On attend, quelqu’un vient et nous demande de sortir car il a besoin de l’écho et nous installe dans une salle attenante « une sage-femme arrive »…
Bon ça fait une heure qu’on est là, je commence à vouloir sérieusement qu’on me donne quelque chose pour la douleur, j’envoie l’homme chercher une sage-femme ou tout autre personne avec un badge.
Finalement une sage femme arrive et regarde mon col, il est ouvert à 3.
YES ! Je pense tout de suite au schéma de Ptit Bichon et je pense P-É-R-I-D-U-R-A-L-E !
Mais apparemment, j’ai d’abord droit à un monito… pfff…
On nous installe dans une autre salle avec un autre couple. Le monito n’arrête pas de sonner car le rythme est trop haut ou trop bas, on nous apprend à le mettre sur silence parce qu’apparemment ça leur casse les pieds de venir le faire. Je ne suis pas très rassurée…
Une heure plus tard, la sage-femme arrive accompagnée d’un médecin qui me dit « Voilà on est complet, on ne peut pas vous prendre en charge, une ambulance va venir vous emmener aux Diaconesses d’ici une demi-heure »… euh ok et ma péri, c’est quand que je l’aurais ? Parce que mon projet de naissance inclut la péridurale… « Vous l’aurez à Tenon »…. euh, mais je croyais que j’allais aux Diaconesses… « Pardon, en fait vous allez à Tenon, c’est comme ça on n’a pas pas le choix et vous aurez la péri sur place » et elle s’en va ainsi que la sage-femme.
Si on n’a pas le choix alors… J’aurais du faire un projet de naissance où je demandais à avoir le choix et leur envoyer avec accusé de réception !
Mardi 2h30 – Périphérique extérieur
L’ambulance arrive enfin, c’est ma première fois en ambulance, avec l’homme on est encore optimistes, on se dit que ça fera une histoire à raconter à Starsky. J’ai été un peu déçue car on n’a pas eu droit à la sirène sur le périph, ce qui aurait été très royal vous en conviendrez. Au cas où vous vous posiez la question, les contractions en ambulance, c’est pas très sympa, surtout quand on n’a pas droit à la sirène.
Mardi 3h – Hôpital Tenon
On arrive à Tenon dont je n’avais jamais entendu parlé pour sa mater, c’est en travaux, un peu glauque, mais on est tout de suite pris en charge par une super équipe sage-femme et infirmière qui nous rassurent et nous installent et surtout font venir très rapidement l’anesthésiste.
C’est un jeune méchu (j’aime pas trop les jeunes méchus surtout comme médecins, je trouve qu’ils feraient mieux de faire du surf). On fait sortir l’homme et on s’installe, il me dit que je vais peut-être sentir une décharge, je sens une méga décharge et pousse un cri qui réveille tout l’étage, nouvelle décharge dans la jambe, je maîtrise mieux mon niveau sonore, apparemment c’est normal.
Après je n’ai plus aucune notion du temps, je ne vais donc pas pouvoir continuer mon récit à la 24h (vous êtes déçues, hein ?)
L’homme revient, la péri marche, on s’endort.
La sage-femme passe toutes les heures regarder l’ouverture du col, elle est très douce, très prévenante, finalement on est bien à Tenon, c’est moins le rush qu’à Trousseau.
Le col arrête de s’ouvrir à 5-6, elle perce la poche des eaux, toujours rien, elle m’injecte de l’ocytocine, toujours rien.
Par contre je commence à sentir à nouveau les contractions, l’équipe de jour arrive, je le signale à la nouvelle sage-femme qui me dit de ne pas hésiter avec la pompe que je ne pourrais pas sur-doser car elle est bloquée. Je lui dit que je veux garder un peu de sensations pour la poussée et elle me dit que j’ai le temps donc autant me soulager en attendant.
Ok, j’appuie sur la pompe comme une malade car j’ai de plus en plus mal, j’en parle à la sage-femme qui prévient l’anesthésiste (une femme d’un certain âge qui visiblement revient de vacances vu son bronzage) et qui lui dit de m’injecter, je ne sais quoi directement.
L’injection me soulage un peu mais pas vraiment et surtout pas longtemps, je me plains à nouveau, de toute façon, je commence à ne plus pouvoir m’empêcher de crier à chaque contraction.
L’anesthésiste revient, regarde quelques trucs et me dis qu’elle ne peut plus rien me donner car je suis déjà limite en surdosage, il semble que j’ai abusé de la pompe. Et là je sens dans son regard qu’elle pense « c’est dans la tête », je crois bien avoir lâché un « connasse » quand elle est sortie.
J’ai de plus en plus mal, je crie sans retenue, les contractions sont super rapprochées, c’est affreux et ça dure depuis plusieurs heures, le col ne bouge pas toujours à 5-6.
L’anesthésiste revient, je crois que mon niveau sonore commençait à devenir gênant. Elle me dit que la seule chose qu’elle peut me proposer c’est de reposer la péridurale, je lui dit que c’est elle qui sait ce qu’elle doit faire, moi je veux juste qu’on me soulage.
Elle me repose la péridurale, cette fois je ne sens rien, à peine un pincement, je ne sais pas si c’est parce que j’ai trop mal par ailleurs ou si parce qu’elle est douce (Vieille bronzée 1 – Jeune méchu 0).
En revanche, je n’ai plus droit à la pompe, c’est des injections en direct qui me soulagent un peu, mais très vite la douleur reprend et je deviens folle, je commence à devenir pas sympa avec l’équipe, je réclame un césarienne à la sage femme en lui disant que le col ne bouge pas et que moi j’en peux plus, je n’arriverai jamais à sortir Starsky. Elle me dit que le col est maintenant à 7 et qu’on ne peut pas me faire de césarienne parce qu’il faut déjà régler mon histoire de péridurale qui ne marche pas. Je propose une anesthésie générale, je ne la sens pas réceptive…
Elle essaie de me faire souffler à chaque contraction en la regardant, mais je suis partie ailleurs, je ne fait que crier tel un cochon qu’on égorge avec quelques sursauts de conscience où je souffle avec elle, mais ça ne me soulage pas du tout.
Après, je ne sais plus trop pourquoi, une histoire de mauvais placement du bébé, elle fait venir un médecin qui me fait mettre sur le côté un pied dans un étrier, je me dis ça y est je vais avoir droit à l’accouchement physiologique sans péri comme dans le projet de naissance rêvé d’une hippie…. pff, bien la peine d’avoir un projet de naissance de 3 lignes centré sur la péridurale pour finir comme ça.
Le médecin revient, finalement il faut se mettre sur l’autre côté, je beugle et je dis que j’ai trop mal et que je ne bougerai pas. Commence une négo avec la sage-femme qui commence à employer un ton ferme qui m’agace au plus haut point même si je sais qu’elle a raison.
Il semble que le col s’ouvre à 8, ma petite tête malade et moi, on décide à ce moment qu’on va l’ouvrir de force en partenariat avec Starsky pour en finir avec ce calvaire.
Je vais pousser comme une dératée pour que ce soit la tête de Starsky qui ouvre le chemin. J’ai une grande conversation dans ma tête avec Starsky à ce sujet, je lui explique mon plan machiavélique, c’est parti, on pousse et on va se sortir de là puisque personne ne veut nous faire de césarienne sous anesthésie générale.
Le col s’ouvre très vite à la grande surprise de la sage femme qui essaie toujours de me faire souffler à chaque contraction alors que je bloque et je pousse depuis un moment en lui disant que je n’arrive pas à souffler j’ai trop mal ils ont qu’à me soulager s’ils veulent que je souffle, finalement on arrive à dilatation et il faut pousser, ce que je fais depuis un bon moment.
Mais il faut me mettre sur le dos pour pousser car apparemment, je n’ai plus le droit d’accoucher sur le côté comme une hippie. Je ne veux pas car j’ai encore plus mal sur le dos, on négocie, enfin j’ai eu l’impression de me faire avoir car elle m’a dit qu’on ne captait plus le rythme du bébé et qu’il fallait absolument qu’ils bougent le capteur rapidement. Je me suis sentie un peu obligée de coopérer pour le bien-être de Starsky…
La poussée officielle commence, elle ne dure que 10 minutes (en même temps ça faisait un moment que je poussais dans mon coin avec Starsky), apparemment c’est très bien pour un premier enfant.
Je n’ai aucune référence, mais tout le personnel m’en a parlé même dans les jours suivants, ils devaient se dire la folle qui beuglait comme un cochon pendant des heures, on pensait qu’elle allait pousser comme une merde et finir aux forceps, ben elle l’a sorti en 10 minutes sans épisio.
Et voilà, on m’a posé Starsky sur le ventre, elle était arrivée en pleine forme. C’était un des moments les plus forts que j’ai vécu.
L’homme a coupé le cordon, elle est ensuite partie avec lui pour les soins, j’étais un peu déçue car à Trousseau les soins se font dans la salle de travail afin qu’on ne perde pas bébé des yeux et là j’ai un peu eu l’impression qu’on m’enlevait mon bébé. Surtout qu’ils me l’ont ramené toute habillée, emballée dans sa turbulette alors que je voulais faire du peau à peau.
Mais le principal était là, j’avais ma fille avec moi et tout le monde allait bien.
J’ai du rester ensuite 2 heures dans la salle à cause de l’anesthésie de la péri (la bonne blague), j’en ai profité pour m’excuser auprès de la sage-femme de mon ton pas toujours très sympa, en lui disant que j’avais vraiment eu mal, mais que ça n’excusait pas tout. Elle m’a dit que c’était pas grave, c’était son métier et m’a avoué que la seconde péri a sûrement servie à rien car tout est allé trop vite. Bref les sages femmes sont des femmes formidables !
J’ai été impressionnée par le changement de sensations, un instant je souffrais et j’étais prête à insulter et mordre tout ce qui s’approchait de moi et l’instant d’après, j’étais heureuse, j’avais oublié et j’étais redevenue fréquentable.
Mon projet de naissance n’a pas vraiment été respecté vue que j’ai souffert et qu’il était centré sur ne pas avoir mal, mais en fait je m’en fous, la douleur s’oublie vite et j’ai l’immense chance d’avoir une fille merveilleuse.
Voilà pour le récit de vêlage et dès que j’ai un peu de temps, je vous prépare la review Tripadvisor de mon séjour à la mater, c’était pas vraiment 4 étoiles…
PS : Margou, réfléchis bien à ton vêlage naturel sans péri…il est encore temps de changer d’avis 🙂