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Projet de naissance ?

Wesh, j’avais craché sur le projet de naissance pour la naissance de Starsky et finalement je reviens sur mon point de vue. Y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

Globalement, pour éviter d’avoir à relire le blog, je trouvais les projets de naissance un peu prétentieux et inutiles dans le sens où on ne peut pas prévoir comment va se dérouler son accouchement.

Mon accouchement ayant été comme prévu plein d’imprévus, changement d’hôpital en ambulance, pas de péridurale (enfin une péridurale qui n’a pas fonctionné) alors que tout mon projet était de ne pas avoir mal, limite de ne pas être là… et finalement on ne m’a pas proposé de faire du peau à peau alors que c’était proposé systématiquement dans l’hôpital où j’aurais dû accoucher. C’est bête, avec la fatigue, la douleur et l’émotion je n’ai pas pensé à le demander. Du coup, je me dis que si j’avais eu un projet de naissance écrit, le message serait passé.

Bref, je continue à trouver qu’un projet de naissance fait un peu prétentieux, surtout le terme projet, c’est pas un plan quinquennal non plus, mais j’adhère à l’idée d’exprimer ses souhaits par écrit afin de ne rien oublier sur le moment et de communiquer l’ensemble de nos souhaits à l’équipe qui sera en charge de l’accouchement. Libre à eux de les adapter en fonction de la situation médicale. En effet écrire je ne veux pas de césarienne peut sembler parfois compliquer à respecter.

C’était mon idée de base et je me grattais un peu la tête sur la forme, car je trouve le côté bullet points, un peu froid et directif et comme vous l’avez compris je voulais pas écrire un roman non plus…
Et là où j’ai été agréablement surprise, c’est lors de ma dernière consultation la gynéco qui me suit qui me demande comment je souhaite accoucher, le rôle du papa et si je souhaite allaiter afin de la noter dans mon dossier pour l’équipe qui se chargera de mon accouchement. La voilà, la forme parfaite !
Je lui explique mon souhait de pouvoir rester mobile et sans péridurale tant que je supporte la douleur (j’avais vraiment souffert de devoir rester allongée sur le dos alors que la péridurale ne marchait pas et que tout mon corps voulait se verticaliser pour encaisser la douleur justement), mais d’avoir la péridurale dès que je ne tiens plus car je sais d’expérience que je ne tiendrai pas jusqu’au bout.
Elle me parle de la salle nature que j’avais déjà abordée avec la SF qui me fait les cours de préparation à l’accouchement et me confirme que je peux commencer le travail dans cette salle avec une baignoire, un ballon et un monito en wifi qui permet de se balader librement et avoir la péridurale quand je le souhaite.

Je pensais que la salle nature était réservée à celles qui souhaitaient accoucher naturellement sans péridurale, mais en fait aucun problème pour avoir accès à cette salle tout en sachant que l’on souhaite une péridurale. C’est donc cette option qui est notée dans mon dossier ainsi que le fait que je ne souhaite pas allaiter (aucun jugement de sa part sur ce point et ça fait du bien de ne pas entendre que je ne veux pas le meilleur pour mon bébé….).

De manière générale, je suis très contente de mon suivi à Port Royal pour cette grossesse par rapport à la première à Trousseau. Je suis suivie par la même doc depuis le début et elle est super à l’écoute, très claire et à l’heure alors que je changeais toujours de doc ou de sage femmme à chaque consultation pour ma 1ère grossesse et j’attendais souvent une heure ou deux. Je me sens mieux suivie avec la même doc à chaque fois, on se connait, elle sait comment se déroule la grossesse, je trouve nos échanges plus constructifs.
J’avais rencontré une autre doc lors de notre passage au diagnostic anténatal avec la suspicion de trisomie et je l’avais trouvé super humainement également.

Einstein se porte bien très bien même a priori vu que ce serait un mammouth au dessus du 97ème percentile. On nous a rajouté une écho la semaine prochaine pour vérifier sa croissance et envisager un éventuel déclenchement, affaire à suivre donc.

Maintenant, j’attends de voir comment va se dérouler le vêlage et quelles surprises il nous réserve…

Vêlage royal

Celles qui me suivent sur Twitter (parenthèse – je suis trop contente que la blogo PMA soit sur Twitter, plus besoin d’écrire un article pour dire des conneries 🙂 ) le savent déjà mais j’ai pondu dans la nuit de lundi à mardi, encore cet incroyable effet vêlage de l’amour est dans le pré. Bon sauf que Starsky est officiellement née le mardi…

Comme toute MILK qui se respecte voici le récit palpitant et détaillé de ma ponte à la 24H, une vêlage vaut bien un épisode de 24H.

Lundi 5h – Palais Royal
Première contractions, toutes les 10 minutes, tout ça est très supportable, j’applique à la lettre les cours de prépa, je souffle lentement, je suis joie-bonheur, il se passe enfin quelque chose et en plus c’est le jour du terme et j’ai un RDV dans quelques heures à Trousseau.

Lundi 8h – Palais Royal
Fin des contractions… Un peu déçue, on ne verra rien au monito.

Lundi 10h – Hôpital Trousseau
J’arrive à Trousseau et on m’oriente aux « explorations fonctionnelles », qui est en fait une usine à bébés clandestine cachée au sein de l’hôpital. Alignement de PB branchées sur monito, on se croirait dans Mad Max.
Sans surprise, le monito ne montre rien, mais j’ai le droit à un examen du col (dans une pièce séparée) et la sage femme m’explique qu’il est ouvert que d’un côté et que ce ne sera pas pour tout de suite, on prend RDV pour une nouvelle visite de l’usine le mercredi matin.
J’ai aussi droit à une nouvelle PDS rapport à mon anémie, les infirmières parient sur une ponte le soir même, l’homme sur mardi et moi sur mercredi.

Lundi 14h – Palais Royal
Nouvelles contractions mais toutes les demi-heures, rien de très intéressant, mais certaines sont bien douloureuses et ne passent pas au spasfon. Je souffle doucement comme on m’a dit au cours et sur les conseils des copines sur Twitter je prends un bain en fin de journée qui me fait le plus grand bien.

Lundi 19h – Picard surgelés
On va faire des courses chez Picard, les contraction s’intensifient en douleur et se rapprochent, mais il y a bien 15 minutes entre chaque donc pas de panique.

Lundi 20h – Palais Royal
Mes parents viennent diner à la maison, les contractions se rapprochent et s’intensifient en douleur, mais j’ai encore l’impression de « gérer ». Elles sont à 7 minutes d’intervalle maintenant.

Lundi 22h – Palais Royal
Ça fait maintenant plus de 3 heures que je contracte toutes les 7 minutes, je commence à bien douiller, la SF nous avait dit qu’il fallait attendre 2 heures de contractions toutes les 5 minutes avant d’aller à la mater, mais j’ai tellement mal que j’appelle Trousseau pour avoir leur avis. L’interne de garde me dit que je peux pas être en travail car si c’était le cas, je ne parlerais pas aussi distinctement et d’attendre encore 2h et de rappeler… Je raccroche super énervée, car ce qu’elle vient de dire me semble débile, entre chaque contraction, je suis une personne normale capable d’articuler, ça ne m’empêche pas de me retrouver à 4 pattes de douleur toutes les 7 minutes, ce qui est fort agréable et super classe…

Lundi 23h30 – Palais Royal
je ne tiens plus, je dis à l’homme de boucler la valise, on y va. Je ne suis peut-être pas en travail, mais faut qu’ils soulagent ma douleur, je resterai à 4 pattes dans la salle d’attente s’il le faut jusqu’à ce qu’ils me donnent un truc.

Lundi minuit – Hôpital Trousseau
On arrive à Trousseau, comme on avait fait la pré-admission, ça va vite, on nous installe dans une salle de d’examen « une sage-femme arrive ». On attend, quelqu’un vient et nous demande de sortir car il a besoin de l’écho et nous installe dans une salle attenante « une sage-femme arrive »…
Bon ça fait une heure qu’on est là, je commence à vouloir sérieusement qu’on me donne quelque chose pour la douleur, j’envoie l’homme chercher une sage-femme ou tout autre personne avec un badge.
Finalement une sage femme arrive et regarde mon col, il est ouvert à 3.
YES ! Je pense tout de suite au schéma de Ptit Bichon et je pense P-É-R-I-D-U-R-A-L-E  !
Mais apparemment, j’ai d’abord droit à un monito… pfff…
On nous installe dans une autre salle avec un autre couple. Le monito n’arrête pas de sonner car le rythme est trop haut ou trop bas, on nous apprend à le mettre sur silence parce qu’apparemment ça leur casse les pieds de venir le faire. Je ne suis pas très rassurée…
Une heure plus tard, la sage-femme arrive accompagnée d’un médecin qui me dit « Voilà on est complet, on ne peut pas vous prendre en charge, une ambulance va venir vous emmener aux Diaconesses d’ici une demi-heure »… euh ok et ma péri, c’est quand que je l’aurais ? Parce que mon projet de naissance inclut la péridurale… « Vous l’aurez à Tenon »…. euh, mais je croyais que j’allais aux Diaconesses… « Pardon, en fait vous allez à Tenon, c’est comme ça on n’a pas pas le choix et vous aurez la péri sur place » et elle s’en va ainsi que la sage-femme.
Si on n’a pas le choix alors… J’aurais du faire un projet de naissance où je demandais à avoir le choix et leur envoyer avec accusé de réception !

Mardi 2h30 – Périphérique extérieur
L’ambulance arrive enfin, c’est ma première fois en ambulance, avec l’homme on est encore optimistes, on se dit que ça fera une histoire à raconter à Starsky. J’ai été un peu déçue car on n’a pas eu droit à la sirène sur le périph, ce qui aurait été très royal vous en conviendrez. Au cas où vous vous posiez la question, les contractions en ambulance, c’est pas très sympa, surtout quand on n’a pas droit à la sirène.

Mardi 3h – Hôpital Tenon
On arrive à Tenon dont je n’avais jamais entendu parlé pour sa mater, c’est en travaux, un peu glauque, mais on est tout de suite pris en charge par une super équipe sage-femme et infirmière qui nous rassurent et nous installent et surtout font venir très rapidement l’anesthésiste.
C’est un jeune méchu (j’aime pas trop les jeunes méchus surtout comme médecins, je trouve qu’ils feraient mieux de faire du surf). On fait sortir l’homme et on s’installe, il me dit que je vais peut-être sentir une décharge, je sens une méga décharge et pousse un cri qui réveille tout l’étage, nouvelle décharge dans la jambe, je maîtrise mieux mon niveau sonore, apparemment c’est normal.

Après je n’ai plus aucune notion du temps, je ne vais donc pas pouvoir continuer mon récit à la 24h (vous êtes déçues, hein ?)

L’homme revient, la péri marche, on s’endort.
La sage-femme passe toutes les heures regarder l’ouverture du col, elle est très douce, très prévenante, finalement on est bien à Tenon, c’est moins le rush qu’à Trousseau.
Le col arrête de s’ouvrir à 5-6, elle perce la poche des eaux, toujours rien, elle m’injecte de l’ocytocine, toujours rien.
Par contre je commence à sentir à nouveau les contractions, l’équipe de jour arrive, je le signale à la nouvelle sage-femme qui me dit de ne pas hésiter avec la pompe que je ne pourrais pas sur-doser car elle est bloquée. Je lui dit que je veux garder un peu de sensations pour la poussée et elle me dit que j’ai le temps donc autant me soulager en attendant.
Ok, j’appuie sur la pompe comme une malade car j’ai de plus en plus mal, j’en parle à la sage-femme qui prévient l’anesthésiste (une femme d’un certain âge qui visiblement revient de vacances vu son bronzage) et qui lui dit de m’injecter, je ne sais quoi directement.
L’injection me soulage un peu mais pas vraiment et surtout pas longtemps, je me plains à nouveau, de toute façon, je commence à ne plus pouvoir m’empêcher de crier à chaque contraction.

L’anesthésiste revient, regarde quelques trucs et me dis qu’elle ne peut plus rien me donner car je suis déjà limite en surdosage, il semble que j’ai abusé de la pompe. Et là je sens dans son regard qu’elle pense « c’est dans la tête », je crois bien avoir lâché un « connasse » quand elle est sortie.
J’ai de plus en plus mal, je crie sans retenue, les contractions sont super rapprochées, c’est affreux et ça dure depuis plusieurs heures, le col ne bouge pas toujours à 5-6.
L’anesthésiste revient, je crois que mon niveau sonore commençait à devenir gênant. Elle me dit que la seule chose qu’elle peut me proposer c’est de reposer la péridurale, je lui dit que c’est elle qui sait ce qu’elle doit faire, moi je veux juste qu’on me soulage.
Elle me repose la péridurale, cette fois je ne sens rien, à peine un pincement, je ne sais pas si c’est parce que j’ai trop mal par ailleurs ou si parce qu’elle est douce (Vieille bronzée 1 – Jeune méchu 0).
En revanche, je n’ai plus droit à la pompe, c’est des injections en direct qui me soulagent un peu, mais très vite la douleur reprend et je deviens folle, je commence à devenir pas sympa avec l’équipe, je réclame un césarienne à la sage femme en lui disant que le col ne bouge pas et que moi j’en peux plus, je n’arriverai jamais à sortir Starsky. Elle me dit que le col est maintenant à 7 et qu’on ne peut pas me faire de césarienne parce qu’il faut déjà régler mon histoire de péridurale qui ne marche pas. Je propose une anesthésie générale, je ne la sens pas réceptive…
Elle essaie de me faire souffler à chaque contraction en la regardant, mais je suis partie ailleurs, je ne fait que crier tel un cochon qu’on égorge avec quelques sursauts de conscience où je souffle avec elle, mais ça ne me soulage pas du tout.

Après, je ne sais plus trop pourquoi, une histoire de mauvais placement du bébé, elle fait venir un médecin qui me fait mettre sur le côté un pied dans un étrier, je me dis ça y est je vais avoir droit à l’accouchement physiologique sans péri comme dans le projet de naissance rêvé d’une hippie…. pff, bien la peine d’avoir un projet de naissance de 3 lignes centré sur la péridurale pour finir comme ça.
Le médecin revient, finalement il faut se mettre sur l’autre côté, je beugle et je dis que j’ai trop mal et que je ne bougerai pas. Commence une négo avec la sage-femme qui commence à employer un ton ferme qui m’agace au plus haut point même si je sais qu’elle a raison.

Il semble que le col s’ouvre à 8, ma petite tête malade et moi, on décide à ce moment qu’on va l’ouvrir de force en partenariat avec Starsky pour en finir avec ce calvaire.
Je vais pousser comme une dératée pour que ce soit la tête de Starsky qui ouvre le chemin. J’ai une grande conversation dans ma tête avec Starsky à ce sujet, je lui explique mon plan machiavélique, c’est parti, on pousse et on va se sortir de là puisque personne ne veut nous faire de césarienne sous anesthésie générale.

Le col s’ouvre très vite à la grande surprise de la sage femme qui essaie toujours de me faire souffler à chaque contraction alors que je bloque et je pousse depuis un moment en lui disant que je n’arrive pas à souffler j’ai trop mal ils ont qu’à me soulager s’ils veulent que je souffle, finalement on arrive à dilatation et il faut pousser, ce que je fais depuis un bon moment.
Mais il faut me mettre sur le dos pour pousser car apparemment, je n’ai plus le droit d’accoucher sur le côté comme une hippie. Je ne veux pas car j’ai encore plus mal sur le dos, on négocie, enfin j’ai eu l’impression de me faire avoir car elle m’a dit qu’on ne captait plus le rythme du bébé et qu’il fallait absolument qu’ils bougent le capteur rapidement. Je me suis sentie un peu obligée de coopérer pour le bien-être de Starsky…

La poussée officielle commence, elle ne dure que 10 minutes (en même temps ça faisait un moment que je poussais dans mon coin avec Starsky), apparemment c’est très bien pour un premier enfant.
Je n’ai aucune référence, mais tout le personnel m’en a parlé même dans les jours suivants, ils devaient se dire la folle qui beuglait comme un cochon pendant des heures, on pensait qu’elle allait pousser comme une merde et finir aux forceps, ben elle l’a sorti en 10 minutes sans épisio.

Et voilà, on m’a posé Starsky sur le ventre, elle était arrivée en pleine forme. C’était un des moments les plus forts que j’ai vécu.
L’homme a coupé le cordon, elle est ensuite partie avec lui pour les soins, j’étais un peu déçue car à Trousseau les soins se font dans la salle de travail afin qu’on ne perde pas bébé des yeux et là j’ai un peu eu l’impression qu’on m’enlevait mon bébé. Surtout qu’ils me l’ont ramené toute habillée, emballée dans sa turbulette alors que je voulais faire du peau à peau.
Mais le principal était là, j’avais ma fille avec moi et tout le monde allait bien.

J’ai du rester ensuite 2 heures dans la salle à cause de l’anesthésie de la péri (la bonne blague), j’en ai profité pour m’excuser auprès de la sage-femme de mon ton pas toujours très sympa, en lui disant que j’avais vraiment eu mal, mais que ça n’excusait pas tout. Elle m’a dit que c’était pas grave, c’était son métier et m’a avoué que la seconde péri a sûrement servie à rien car tout est allé trop vite. Bref les sages femmes sont des femmes formidables !
J’ai été impressionnée par le changement de sensations, un instant je souffrais et j’étais prête à insulter et mordre tout ce qui s’approchait de moi et l’instant d’après, j’étais heureuse, j’avais oublié et j’étais redevenue fréquentable.

Mon projet de naissance n’a pas vraiment été respecté vue que j’ai souffert et qu’il était centré sur ne pas avoir mal, mais en fait je m’en fous, la douleur s’oublie vite et j’ai l’immense chance d’avoir une fille merveilleuse.

Voilà pour le récit de vêlage et dès que j’ai un peu de temps, je vous prépare la review Tripadvisor de mon séjour à la mater, c’était pas vraiment 4 étoiles…

PS : Margou, réfléchis bien à ton vêlage naturel sans péri…il est encore temps de changer d’avis 🙂

Dame Nature, immaculée conception et délivrance.

Dame Nature, il faut qu’on cause !
Ces derniers jours, j’ai lu pas mal de posts de blog sur la conception et l’arrivée de nos bébés synthétiques quand ils veulent bien pointer le bout de leur nez. Alors comme j’ai du temps, je rejoins le débat et vous donne mon avis (qui vous passionne, je n’en doute pas).

  • L’immaculé conception

Je pense qu’on est toutes d’accord pour dire qu’on aurait préféré ne pas avoir d’utérus défectueux et un « bébé couette » à un bébé synthétique ou semi-synthétique.

Mais comme il faut voir le verre à moitié plein, une FIV, c’est aussi l’occasion de vivre l’immaculée conception et de concevoir un enfant hors du péché, ce qui doit bien arranger certaines personnes. Je pense évidemment aux couples illégitimes ou pire, pacsés, de la Manif pour tous.

En même temps, d’un point de vue personnel, je m’en fiche complètement de la façon dont a été conçue Starsky. Certes, je me serais bien évitée les examens vaguement humiliants, les ponctions vaguement douloureuses, mais je pense que si on m’avait assuré 100% de réussite, ça ne m’aurait pas dérangé plus que ça et je n’aurais même pas eu besoin de faire un blog pour « vider mon sac » comme on dit poliment dans le milieu médical. Je trouve que le plus difficile à gérer est finalement l’incertitude (et l’articulation avec le travail et l’incompréhension avec les proches, oui, c’est quand même une sacré galère).

Après l’enthousiasme des premières stimulations simples au Clomid (il existe une solution simple à mon problème) et les premières piqures et les premiers échecs, j’ai du faire un travail de deuil  sur la certitude d’avoir un enfant avec l’homme et accepter que nous n’aurions peut-être pas d’enfant et qu’il allait falloir apprendre à construire notre vie de famille en incluant ce paramètre, mais de mon côté, pas de deuil sur le mode de conception à faire.

Un bébé synthétique étant avant tout un bébé qui aura été tout autant désiré et tout autant conçu dans l’amour qu’un bébé couette.
Ok, le labo de PMA est moins glam à raconter que faire l’amour avec fougue dans des draps en soie avec un éclairage à la bougie, mais pas pire que les toilettes d’une boite de nuit un soir bien alcoolisé.
Je ne suis pas certaine que nous voulons toutes savoir les détails de notre conception et que le lieu et la position dans laquelle nous avons été conçues changent quoi que ce soit à l’amour que nos parents nous portent.
Je ne compte pas mentir par omission à Starsky sur son mode de conception mais je ne veux pas non plus que son mode de conception la définisse en tant que personne. Je n’ai aucune honte à avoir eu recours à une FIV et j’en parle très ouvertement, mais je crois qu’il ne faut pas oublier que c’est notre combat à l’homme et à moi et pas le combat de Starsky qui n’a rien demandé. Je ne me vois pas lui faire porter ce poids sur ces épaules, je veux qu’elle se sente libre.
J’ai vu ce matin sur le Huff Post cette petite BD et je pense qu’elle résume parfaitement le message que je compte essayer de faire passer à Starsky sur sa conception.

Août à Paris - Dessine moi ta famille

Août à Paris – Dessine moi ta famille

Après sa naissance, je continuerai à mon petit niveau à essayer de faire parler de la PMA, à la faire sortir du tabou qui l’entoure, mais je n’utiliserai pas Starsky en étendard comme le font certaines personnes de notre Manif préférée.

Je sais en revanche, que les choses auraient été différentes si nous avions du faire appel au don ou nous tourner vers l’adoption. J’aurais du me poser plus de questions sur le mode de conception. Mais comme j’ai eu la chance de ne pas être confrontée à ce choix à faire, je préfère ne pas trop donner mon avis car c’est trop « facile » d’avoir un point de vue tant qu’on n’est pas confronté à une situation.

  • La délivrance

Comme vous l’aurez compris, ma grossesse est d’un ennui implacable, aucune nausée, aucune complication, quelques douleurs lombaires et une grosse fatigue par moment tout au plus à signaler.  J’allais oublier une légère anémie en début et en fin de grossesse, un drame qui m’a obligé à prendre des cachets de fer !
Maintenant que j’ai dépassé les 37 SA, Starsky est terminée, y a plus qu’à comme on dit.

Bizarrement, je ne redoute pas du tout l’accouchement. Je sais que ça va être un moment désagréable, probablement douloureux mais qu’il faudra serrer les dents car il y a la rencontre avec Starsky au bout.
Quand je lis tous vos projets de naissance, je suis super impressionnée car le miens tient en 3 points
1. Que tout le monde (=Starsky, l’homme et moi) arrivent à bon port en bonne santé
2. Me faire le moins charcuter possible, sachant que j’ai l’impression que je me ferais charcuter dans tous les cas que ce soit en bas ou au niveau du ventre , j’aspire donc surtout à une belle cicatrice.
3. Ne pas trop souffrir, je compte donc sur mon amie la péridurale, mais je garde en tête qu’on oublie toujours la douleur car à un moment elle s’arrête et qu’on passe à autre chose.

Je me rends compte que je n’aime pas particulièrement la grossesse sans la détester et que je ne projette pas grand chose sur mon accouchement car finalement, ce ne sont pour moi que des étapes supplémentaires sur mon chemin pour la rencontre avec Starsky qui est la destination.
Quand je me suis embringuée en PMA, c’était avant tout pour avoir un bébé, pas particulièrement pour vivre la grossesse et l’accouchement. Du coup, je ne culpabilise absolument pas ne pas être une PB épanouie qui se caresse le ventre à longueur de journée sourire béat aux lèvres et qui a dactylographié son projet de naissance sur 4 pages, imprimé en 10 exemplaires pour que tout le personnel soignant en soit informé le jour J dans les moindres détails (je ne savais pas que c’était possible, mais j’ai plusieurs copines qui ont fait ça, donc j’imagine que « ça se fait », encore un truc qui m’avait complètement échappé).

Quand j’entends ces mêmes copines qui me disent qu’elles ont raté leur accouchement car elles ont eu une césarienne d’urgence et que tu te rends compte le 1er peau à peau a été avec Papa, ça me met toujours mal à l’aise car j’ai toujours envie de leur crier dire :
« Tu te fous de ma gueule ???? Tu es une PB de C2, tu as eu une grossesse sans complication et tu as un bébé en pleine forme, je ne comprends pas ce que tu as raté exactement ???? »

 

Bref, tout ça pour dire qu’un bébé synthétique qui arrive par césarienne, ben ce sera le pied quand même et qu’on l’aimera tout autant qu’un bébé couette arrivé par voie basse !